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Freidoune SAHEBJAM
Le Monde du 18 octobre 2003

L'expérience iranienne

Vous avez salué la révolution concernant le statut de la femme au Maroc (Le Monde daté 12- 13 octobre), mais ce n'est pas une première dans le monde islamique. Souvenez- vous... Il y a quarante ans, le 26 janvier 1963, l'ancien chah d'Iran soumettait au référendum de la nation un programme de réformes impressionnant, dont six articles allaient bouleverser la structure du pays :
1. - suppression du régime du servage par la réforme agraire;
2. - constitution de l'armée du savoir (lutte contre l'illettrisme);
3. - participation des ouvriers aux bénéfices des entreprises;
4. - nationalisation des forêts;
5. - code de la santé...
Et enfin la nouvelle loi électorale accordant le droit de vote aux femmes.
Mieux; la femme iranienne était désormais autorisée à exercer dans tous les secteurs de la vie nationale : entreprises, hôpitaux, justice, pétrole, secteurs réservés aux hommes.

En tant que médecin, elle pouvait soigner et opérer des hommes, ouvrir un compte en banque et voyager sans l'autorisation de son mari, divorcer et garder ses enfants, toucher une pension alimentaire, refuser un époux jugé trop âgé ou s'estimer trop jeune pour se marier.

Non seulement elle votait, mais elle pouvait être éligible au Parlement, au Sénat, devenir ministre et même chef de l'Etat en cas de vacance du pouvoir (cela concernant la souveraine jusqu'à la majorité légale de son fils)... Ce référendum fut accepté par 5 598 711 électeurs, une minorité votant contre.

Cinq mois plus tard, un ayatollah inconnu, Rouhollah Khomeiny, traitait le chah d'« antimusulman» et de « malade mental », appelait à l'insurrection et au renversement du potentat. Il y eut cinq mille morts, Khomeiny fut arrêté, jugé et condamné à mort, enfin gracié et exilé. On connaît la suite....

Que Mohammed VI se méfie de ses islamistes, de ses conservateurs, de ses rétrogrades, de ses provocateurs, de tous ceux qui désormais voudront agir dans l'ombre pour que l'homme reste tout-puissant et la femme humiliée et quantité négligeable.

Freidoune SAHEBJAM
Le Monde du 18 octobre 2003